Faites tourner, ça peut servir !

La mascotte du site, victime de la procrastination, pleure en disant "J'y arrive paaaaas", derière lui, un mur de post-it avec des objectifs absurdes : scroller sur tik tok, compter les feuilles du ficus, regarder des vidéos de chats, etc.
Procrastination. Le mot, rien que de le dire, ça résiste. Vous avez déjà eu une tâche importante à faire – comme un rapport à rendre, une déclaration d’impôts à compléter, ou même un simple e-mail à envoyer – et pourtant, au lieu de vous y mettre, vous avez… regardé des vidéos de chats ? Nettoyé votre frigo ? Ou encore, fait un test, vital, catégorie 😲 #FautQueJeSache : « Quel personnage de série es-tu vraiment ? »

Si oui, félicitations ! Vous êtes humain.

Par conséquent, vous vous demandez sûrement pourquoi on fait ça ? Pourquoi, face à une tâche importante, notre cerveau semble-t-il trouver mille autres priorités – souvent absurdes – plutôt que de simplement s’y mettre ?
Pendant longtemps, j’ai moi-même lutté contre cette tendance… avant de comprendre que le problème n’était pas là où je l’imaginais. C’est pourquoi j’ai décidé d’explorer la procrastination sous un angle nouveau, bien au-delà des explications classiques.


📖 Sommaire

1️⃣ De la procrastination olympique à la révolte intérieure : mon parcours
2️⃣ Une nouvelle lecture de la procrastination
3️⃣ La réactance : le mécanisme caché derrière la procrastination
4️⃣ Comprendre et contourner la réactance : de la procrastination à l’action
5️⃣ Utiliser la réactance à son avantage : et si vous étiez « obligé » de procrastiner ?
6️⃣ Mais que faire quand on n’a VRAIMENT PAS le choix ?

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De la procrastination olympique à la révolte intérieure : mon parcours

Un beau symbole de procrastination : des dizaines de courriers non ouverts proprement empilés sur un bureau.Personnellement, j’ai été ceinture noire – peut-être même champion du monde – en procrastination. D’ailleurs, si la discipline avait une fédération officielle, j’aurais sûrement eu un trophée. En forme de pile de courriers non ouverts.

Parce que oui, j’avais une organisation bien à moi… Elle me coûtait cher, très cher, notamment en pénalités de retard.
Pour mes amis, c’était devenu un running gag :
« Boris ? Il finit jamais rien, de toute façon ! »

Sauf qu’un jour, je n’ai plus du tout eu envie d’en rire parce que ça devenait un vrai empêchement dans ma vie.

J’avais perfectionné des techniques absurdes d’évitement. Comme me convaincre que je « travaillais mieux sous pression » – alors qu’en réalité, je me laissais simplement acculer et que ce n’était pas vraiment un choix. Ou encore, me fixer des RDVAMM (Rendez-Vous Avec Moi-Même) que je n’honorais jamais. Après tout, ce n’était pas bien grave… puisque je n’étais pas si important.

Et bien sûr, la plus belle de toutes : passer des heures à chercher l’outil d’organisation parfait, plutôt que de me mettre au travail.

Si je vous raconte ça, c’est parce que je sais exactement ce que ça fait de se retrouver paralysé entre envie d’agir et résistance intérieure. Et surtout, parce que j’ai découvert comment sortir de ce cercle vicieux. Ce n’est pas une question de volonté ou de discipline de fer, c’est un mécanisme psychologique qui nous dépasse… mais qu’on peut déjouer.


Le piège de l’auto-dévalorisation

Procrastination : un homme est enfermé dans un sablier, il est assis et attend que le temps passe, comme impuissant.Le premier réflexe quand on procrastine, c’est de penser qu’on a un problème d’auto-discipline (ce qui n’est pas faux), un manque de volonté, voire une flemme aiguë. C’est peut-être d’ailleurs ce qui nous a été dit par le passé, ce qui nous est renvoyé inconsciemment par tous les gens qui ne sont pas concernés par cet espèce d’engluement insensé.

Quoi qu’il en soit, le jugement et l’auto-dévalorisation peuvent vite devenir un refuge dans lequel on se terre, alors qu’on aurait précisément besoin du contraire : de l’auto-empathie et de la compréhension.

Pour ce qui est de la compréhension justement, j’ai moi-même lu à peu près tout ce qui avait été écrit sur la procrastination et entre le pire et le meilleur, je n’ai pas trouvé ce que je vais vous livrer ici. Il m’a fallu faire mes propres recherches avec la volonté d’écrire un livre sur le sujet pour accéder à cette compréhension et m’aider à développer mes propres schémas. Cet article de 2016 allait d’ailleurs déjà dans le sens de ce que je vous partage aujourd’hui.


Une nouvelle lecture de la procrastination

La procrastination est souvent expliquée par la peur de l’échec, le perfectionnisme ou des difficultés émotionnelles. Tous ces facteurs jouent bien sûr un rôle important, et de nombreux articles les ont déjà explorés. Cependant, il existe aussi des peurs plus profondes, existentielles et universelles, sur lesquelles je reviendrai dans un autre article, car elles sont rarement abordées – peut-être parce qu’on les juge moins accessibles.

Mais au-delà de ces explications bien connues, un autre mécanisme, plus subtil et rarement exploré, mérite toute notre attention.

Tel Sisyphe, un homme moderne pousse devant lui la masse de choses qu'il a à faire. Absurdité de la procrastination.Quand on est victime de procrastination, on a parfois l’impression que notre cerveau refuse d’obéir à ses propres ordres. Ce n’est pas une question de paresse, ni même une simple difficulté à se mettre en action. C’est au contraire précisément ce que ça a l’air d’être : un refus d’obtempérer, une réaction instinctive à un sentiment d’obligation.

Face à cela, on tente de se forcer à agir : les hacks trouvés sur Internet, les outils d’organisation, les méthodes de productivité… tout y passe, dans l’espoir de contourner le problème. Parfois, cela fonctionne, et c’est tant mieux. Mais lorsque ce n’est pas le cas, ces tentatives de solutions entretiennent souvent le problème. En effet, plus on lutte contre cette résistance, plus elle s’intensifie, nous enfermant dans un cercle vicieux.

La clé ne réside donc pas dans une nouvelle méthode miracle, mais dans la compréhension de ce mécanisme et dans des stratégies permettant de lever cette opposition interne. Et pour cela, il est essentiel de s’intéresser à un phénomène psychologique fondamental : la réactance.


La réactance : le mécanisme caché derrière la procrastination

La réactance est un phénomène qui a été mis en lumière par Jack et Sharon Brehm en 1966.
C’est un phénomène universel très simple, mais très puissant. En quelques mots, voici en quoi il consiste :

La réactance pousse les individus à réaffirmer leur liberté dès qu’ils perçoivent une contrainte.

Autrement dit, plus on nous impose une action, plus on va avoir tendance à se rebeller et à chercher à la contourner.

📌 Exemples classiques de réactance externe :

  • Un enfant à qui l’on dit « Range ta chambre » n’a plus aucune envie de le faire, même si l’idée lui avait traversé l’esprit avant.
  • Un employé à qui l’on impose une nouvelle règle de travail va instinctivement chercher des moyens de s’y soustraire.
  • Un patient à qui son médecin dit « Vous devez arrêter de fumer » ressent parfois un besoin encore plus fort de fumer.

Ce phénomène est bien documenté en psychologie. Il s’agit d’un mécanisme de défense instinctif contre une menace perçue à notre autonomie. Je vais essayer d’illustrer cela par un exemple concret qui devrait vous parler :


Le réflexe capuccino

Le réflexe capuccino - Illustration de la réactance, à l'origine de la procrastination.Imaginez que vous êtes un amateur de café. Chaque matin, sans même y réfléchir, vous prenez un espresso bien serré – c’est votre rituel, votre choix naturel. Aujourd’hui encore, vous êtes sur le point de commander votre habituel espresso.

Mais que se passe-t-il si quelqu’un vous dit quoi faire ?
Votre collègue, à côté de vous, vous lance :
« Prends un espresso, c’est vraiment ce qu’il te faut pour bien démarrer la journée ! »

C’est alors qu’une petite hésitation naît dans votre esprit. Et si, pour une fois, vous changiez ? Après tout, il y a aussi ce cappuccino bien crémeux au menu… Et puis, un peu de mousse de lait, ce ne serait pas mal pour varier un peu, non ? Pourquoi toujours la même chose ?

Pour peu que votre collègue insiste encore :
« Vraiment, prends l’espresso, c’est ton truc ! »

Alors cette pensée devient encore plus forte :
« Mais pourquoi devrais-je toujours prendre la même chose ? Après tout, j’ai bien le droit d’explorer de nouvelles saveurs. Allez, soyons fou, aujourd’hui, ce sera un cappuccino ! »

Moralité ? La réactance psychologique se manifeste même lorsque la suggestion va exactement dans votre sens. Même si vous savez, intellectuellement que quelque chose est bon pour vous, plus quelqu’un insiste, plus un besoin d’affirmation de votre liberté surgit inconsciemment. Ce n’est même pas un choix rationnel : votre cerveau se met en mode « et si je faisais autre chose, juste pour affirmer que c’est moi qui décide ? »

Mais là où cela devient vraiment intéressant, c’est quand cette réactance ne vient pas d’un facteur extérieur… mais de nous-mêmes.


🔄 Quand la réactance devient interne : le lien inédit avec la procrastination

Procrastination : une panière de linge sale déborde. En quoi est-ce que c'est grave ?La procrastination repose en grande partie sur le principe de réactance, sauf que cette fois, la contrainte vient de notre propre dialogue intérieur.

👉 Nous nous imposons des obligations comme si nous étions notre propre autorité extérieure.

Par exemple :

  • « Il faut absolument que je finisse ce rapport aujourd’hui. »
  • « Je dois aller faire du sport, sinon je vais culpabiliser. »
  • « Je dois avancer sur ce projet sinon je vais échouer. »

Le problème ? Notre cerveau ne fait pas la différence entre une contrainte extérieure et une contrainte auto-imposée. Il réagit de la même manière : en déclenchant une résistance. Plus nous nous donnons d’ordres, plus nous créons un effet paradoxal de blocage, même si nous savons rationnellement que la tâche est importante.

👉 Et c’est là que se produit un paradoxe fondamental : la réactance, censée protéger notre autonomie, nous enferme en réalité dans un schéma de fuite.


De la réactance subie à l’autonomie retrouvée

Nous croyons résister à une contrainte, alors qu’en réalité, nous nous privons de notre propre liberté de choix. À force de rejeter ce que nous nous imposons, nous devenons prisonniers d’une opposition intérieure qui nous fige.

Prendre conscience de cette réactance, c’est comprendre que nous n’avons pas à nous battre contre nous-mêmes, mais à reformuler notre rapport aux obligations.

👉 Comment ?

  • En réintroduisant du choix dans nos actions, plutôt que de nous imposer des ordres.
  • En redonnant du sens à ce que nous faisons, pour ne plus ressentir cette contrainte comme une menace.
  • En apprenant à nous engager volontairement, plutôt que sous pression.

Ce changement de perspective est essentiel : la clé n’est pas la discipline, mais la redécouverte d’une autonomie réelle.

Si vous sentez que vous procrastinez par peur de mal faire ou par crainte du jugement, c’est peut-être un signe que votre confiance en vous a besoin d’un petit boost.
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🔬 Une explication scientifique : pourquoi cette approche est inédite

Jusqu’ici, la majorité des recherches sur la réactance se concentrent sur des contraintes externes : les ordres d’une autorité, les règles sociales, les obligations imposées par une autre personne.

👉 Ce qui est rarement exploré, c’est que cette même réactance peut s’activer même lorsque la contrainte vient… de nous-mêmes.

Autrement dit, la procrastination est un cas particulier de réactance psychologique auto-infligée : nous sommes à la fois l’autorité qui impose et le rebelle qui résiste.


📌 Ce lien entre réactance et procrastination est très peu traité dans la recherche scientifique

Et encore moins dans la littérature grand public.
Jusqu’à présent, les explications classiques mettent en avant le perfectionnisme, la peur de l’échec ou le manque de discipline. Ces facteurs jouent un rôle, bien sûr, mais ils n’expliquent pas toutes les forces en jeu. Le besoin d’autonomie quant à lui, et la faculté qui va avec, englobe une compréhension plus large de la procrastination, y compris la réactance.

Ce que je vous propose ici, ce n’est ni une répétition ni une réinterprétation des théories existantes. C’est une extension du concept de réactance, qui ouvre une nouvelle compréhension de votre fonctionnement interne.

C’est ce mécanisme – et non la simple volonté ou la discipline – que nous devons apprendre à contourner pour reprendre la main sur nos actions.
Il ne s’agit pas du seul levier pour surmonter la procrastination, mais c’est une pièce du puzzle souvent oubliée, et pourtant essentielle.


Comprendre et contourner la réactance : de la procrastination à l’action

Un homme assis à son bureau écrit le mot 'demain' sur une longue feuille de papier, où plusieurs occurrences précédentes du mot sont barrées, illustrant la procrastination.La procrastination touche presque tout le monde : selon une étude publiée dans Psychological Bulletin, environ 95 % des personnes admettent procrastiner occasionnellement, et 20 % en souffrent de manière chronique. Pourtant, la plupart des solutions proposées se concentrent sur la gestion du temps ou la motivation, sans prendre en compte un élément fondamental : notre propre résistance aux injonctions que nous nous imposons. Identifier ces blocages et apprendre à reformuler nos pensées est une clé puissante pour reprendre le contrôle.

Maintenant que nous avons identifié ce mécanisme, comment peut-on l’appliquer concrètement à notre quotidien ? La première étape consiste à repérer les pensées automatiques qui déclenchent notre résistance.


🔍 Débusquer les “Il faut” qui sabotent votre passage à l’action

Ainsi, vous l’aurez compris, la réactance se cache dans votre dialogue intérieur. À chaque fois que vous vous dites « Il faut que je fasse ce truc », votre cerveau entend :

👉 « Tu n’as pas le choix. Tu es obligé. Fais-le, sinon tu es nul. »

Et il réagit… en résistant.

🚨 Voici quelques phrases typiques qui déclenchent la procrastination :

  • « Il faut que je travaille sur ce projet. »
  • « Je dois appeler ce client. »
  • « Je devrais vraiment faire du sport. »
  • « Il faut que j’arrête de scroller TikTok. »
  • « Je dois avancer sur ce dossier sinon je vais être en retard. »

Ce sont ces « Il faut » et « Je dois » qui déclenchent la résistance intérieure et qui paralysent l’action.

Observez et identifiez vos injonctions internes :

Pendant une journée ou une semaine, prenez le temps de noter toutes les phrases que vous vous dites du type « Je dois », « Il faut que je », « Je devrais ». L’objectif n’est pas de les changer immédiatement, mais de prendre conscience de leur fréquence et de leur impact.


Pourquoi cela nous bloque-t-il autant ?

Un enfant boudeur, bras croisés, refusant d'accomplir une tâche pendant qu'un bras adulte pointe vers une corvée à faire.

🔹 Un effet de réactance immédiat → Notre cerveau interprète toute contrainte comme une atteinte à notre liberté de choix, même quand l’ordre vient de nous-mêmes.

🔹 Une perte de sens : l’obligation nous empêche de voir les peurs sous-jacentes mais aussi les valeurs qui pourraient être comblées à plus long terme par l’action./p>

🔹 Une sensation de lourdeur mentale → Plus on pense « je dois », plus la tâche nous semble écrasante et complexe.

🔹 Une aversion au stress anticipé → Nous imaginons inconsciemment que réaliser cette tâche sera désagréable, donc nous la repoussons encore plus.

🔹 Une perte de plaisir immédiat : Une obligation nous éloigne d’une gratification instantanée (scrolling sur le téléphone, détente, procrastination active), ce qui la rend encore moins attrayante.


🔁 Transformer les « Il faut » en « Je veux » pour reprendre le contrôle

Ainsi, le plus souvent, la contrainte ne vient même pas des autres : nous nous imposons nos propres obligations, sans même nous en rendre compte.

Cela peut se manifester par des injonctions comme :

  • « Je dois réussir parfaitement ce projet. »
  • « Il faut absolument que je finisse ce livre. »
  • « Je dois être productif aujourd’hui. »

Ce type de langage interne crée une pression inutile et renforce l’évitement actif. Mais comment s’en libérer ?


Remplacez progressivement les injonctions :

Un homme refait le lit avec enthousiasme sous le regard souriant de sa femme, les bras croisés, ravie de le voir participer aux tâches ménagères.Une fois identifiées, reformulez-les en utilisant des alternatives plus souples comme « Je choisis de », « J’ai envie de », ou « Je décide que ». Ce changement de formulation réduit immédiatement la sensation de contrainte. : Remplacez « Je dois » ou « Il faut » par « Je choisis de » ou « J’ai envie de ».

Remplacez progressivement les injonctions :
Une fois identifiées, reformulez-les en utilisant des alternatives plus souples comme « Je choisis de », « J’ai envie de », ou « Je décide que ». Ce changement de formulation réduit immédiatement la sensation de contrainte.

Faites évoluer votre regard sur l’action :
Plutôt que de la voir comme une simple obligation, posez-vous la question : qu’est-ce que cela peut m’apporter ?
Ce changement de perspective vous aidera à reconnecter l’action à un bénéfice réel plutôt qu’à une pression extérieure.

👉 Nous verrons un peu plus loin comment identifier ces bénéfices pour faciliter naturellement le passage à l’action.


📝 Exercice pratique

  1. Prenez une feuille et notez trois tâches que vous repoussez depuis trop longtemps.
  2. Reformulez chacune d’elles en remplaçant « Il faut » ou « Je dois » par « Je veux » ou « J’ai envie de ».Exemple :
    • « Il faut que je fasse du sport. » → ✅ « J’ai envie de faire du sport pour me sentir mieux après. »
    • « Je dois avancer sur ce dossier sinon je vais être en retard. » → ✅ « Je veux avancer sur ce dossier pour être plus serein demain. »
  3. Observez ce qui change dans votre état d’esprit et votre motivation.

En prenant conscience de ces mécanismes et en reformulant vos pensées, vous réduisez l’effet de réactance et facilitez naturellement votre passage à l’action. L’objectif n’est pas de vous forcer à être productif, mais de rendre les actions désirables plutôt que perçues comme des contraintes.


Utiliser la réactance à son avantage : et si vous étiez « obligé » de procrastiner ?

Cette approche repose sur un principe bien connu en approche systémique : l’injonction paradoxale. En psychologie et en thérapie brève, on sait qu’imposer à quelqu’un (ou à soi-même) de manière exagérée un comportement qu’il cherche justement à éviter peut créer une réaction de rejet… et donc provoquer l’effet inverse !

Si notre cerveau déteste qu’on lui impose des obligations, pourquoi ne pas lui imposer… de procrastiner ? Plutôt que de lutter frontalement contre la réactance, utilisons-la contre elle-même.

Un homme tenant une console de jeu vidéo, l'air écœuré, prêt à la laisser tomber comme s'il n'avait plus envie de jouer. Illustre la réactance inversée.Imaginez des injonctions du type :
  • « Il faut absolument que je reste deux heures et demie à scroller sur les réseaux sociaux pour regarder des vidéos que j’aurais oubliées cinq minutes après. Et pour cela, il suffit que je me dise : allez, je regarde juste mes notifications !»
  • « Je dois à tout prix revoir l’intégrale des Star Wars en VO avant de me mettre à ce projet qui sera important pour ma carrière»
  • « Je n’ai pas d’autre choix que de remettre mon projet à plus tard en triant méthodiquement toutes les photos de ton téléphone. C’est crucial. »

Que ressentez-vous ? Une légère irritation ? Une envie de ne surtout pas suivre ces ordres absurdes ? C’est précisément l’effet recherché ! En poussant la procrastination à l’extrême, vous activez une réactance positive : soudain, vous ressentez le besoin de faire l’inverse et de vous mettre au travail.


💡 Amplifier l’effet : ajoutez des « Il faut » à tout ce qui vous attire dans l’instant


Dès que vous sentez une envie de distraction, transformez-la en obligation stricte :

  • « Il faut que je regarde cet épisode maintenant. »
  • « Il faut que je scrolle TikTok pendant au moins une heure. »
  • « Je dois répondre immédiatement à ce message WhatsApp. »

En imposant une injonction autoritaire à ce qui vous attire naturellement, vous introduisez un effet de réactance inversée. Ce qui vous semblait plaisant devient soudain une contrainte… et votre cerveau, fidèle à lui-même, commencera à vouloir s’en libérer.


💡 Le bonus : donner une raison absurde pour renforcer la réactance


Un homme absorbé par son téléphone, assis dans un coin sombre, tandis que son enfant joue dehors au soleil. Prisonnier de la procrastination, il ignore l'appel de la vraie vie.Ajoutez un prétexte totalement illogique et vous obtiendrez un effet encore plus puissant :

  • « Il faut absolument que tu scroles TikTok pendant deux heures, sinon tu risques d’être trop concentré après. »
  • « Ne commence surtout pas ton rapport maintenant : ton cerveau n’est pas encore suffisamment encombré d’informations inutiles. »
  • « Remets ce dossier à demain, tu as besoin d’accumuler un maximum de stress pour être efficace à la dernière minute ! »

Dès qu’une consigne devient absurde, notre esprit critique s’active, et nous avons envie de la contredire instinctivement.


👉 Exercice à tester :

  1. À chaque fois que vous ressentez l’envie de procrastiner, ajoutez un « Il faut » fort et autoritaire à cette envie.
  2. Formulez une raison absurde qui justifie pourquoi c’est indispensable de procrastiner.
  3. Observez votre réaction intérieure.

Vous verrez que votre cerveau n’aime pas qu’on lui impose ces ordres absurdes… et que, contre toute attente, vous aurez peut-être soudain envie de faire ce que vous évitiez jusque-là.


🏆 Mais que faire quand on n’a VRAIMENT PAS le choix ?

Et si le problème n’était pas le manque de choix, mais notre peur des conséquences ?

Nous nous racontons souvent que nous n’avons pas le choix. Mais en réalité, ce n’est pas l’absence de choix qui nous bloque, c’est notre refus d’assumer les conséquences désagréables. Autrement dit, il s’agit moins d’un problème de contrainte que d’un problème de perception.

« Je n’ai pas le choix, je dois aller bosser, sinon je vais me faire virer. »

Est-ce vraiment vrai ?

Prenons un exemple concret : un jour, une cliente me confie qu’elle passe un temps fou à peaufiner la mise en forme de ses rapports. Pour elle, c’était une obligation professionnelle, un gage de sérieux. Je lui ai alors demandé : « Et si tu en faisais un peu moins, que se passerait-il ? » Après un instant de réflexion, elle a souri et répondu : « Rien… personne ne les lit vraiment. »

Bien souvent, nous nous imposons des règles rigides sans même nous en rendre compte, persuadés qu’elles sont incontournables.

Mais en réalité…


On a toujours le choix !

Un homme quittant son bureau avec un carton après s'être fait virer, affichant un large sourire, comme soulagé et heureux.

Car même si c’est vraiment vrai qu’on risque de se faire virer, ou si on est convaincu :

👉 Et si c’était justement la meilleure chose qui puisse arriver ?
Peut-être que ce job ne nous correspond plus. Ou bien peut-être que cette obligation nous empêche de voir d’autres options. Peut-être aussi que derrière cette peur, il y a un espace de liberté que nous n’osons pas regarder.

👉 Ou peut-être que non.
Peut-être que l’idée de perdre ce travail n’est pas acceptable pour moi, que je préférerais partir en ayant trouvé autre chose avant. Ou bien que tout compte fait la plupart de mes besoins sont satisfaits dans cet environnement. Mais alors dans ce cas, quelles actions vais-je mettre en œuvre pour ne pas me retrouver sans boulot ?


🔄 Je peux alors décider d’y aller, non plus comme une obligation, mais comme un choix conscient.

Un choix aligné avec mes propres valeurs, plutôt qu’un fardeau imposé.

👉 Quelles valeurs pourraient être en jeu ici ?

  • Sécurité 🛡 : « Je choisis d’aller travailler pour assurer ma stabilité financière et celle de ma famille. »
  • Responsabilité 🤝 : « Je choisis d’honorer mes engagements professionnels en attendant de trouver mieux. »
  • Autonomie 🚀 : « Je choisis de rester en poste pour me donner le temps et les moyens d’explorer d’autres opportunités. »
  • Engagement 🔥 : « Je choisis d’aller travailler parce que, malgré ses défauts, ce job a encore du sens pour moi. »
  • Liberté 🌍 : « Je choisis de continuer à bosser le temps de construire un projet qui me correspond vraiment. »

👉 Et si aucune de ces valeurs ne résonne ?
Peut-être que ce travail ne respecte plus mes valeurs profondes. Dans ce cas, la vraie question devient : quel choix puis-je faire aujourd’hui pour me réaligner avec ce qui compte vraiment pour moi ?

Se rappeler que nous avons toujours un choix – même lorsqu’il est inconfortable – c’est reprendre du pouvoir sur nos décisions et sortir de la posture de victime. Car c’est cette rébellion un peu « molle » qui cache en réalité l’abandon de notre propre liberté.


🔍 Trouver le bénéfice caché et l’inconfort évité

Nous sommes motivés par deux grandes forces :
Aller vers un bénéfice
Éviter un inconfort

Plus une tâche semble abstraite ou lointaine dans ses résultats, plus nous avons tendance à la remettre à plus tard. Mais si nous identifions clairement ce qu’elle nous apporte ou nous évite, nous créons un élan naturel pour agir.

Ainsi, au lieu de subir une obligation, nous pouvons nous demander ce qu’elle nous apporte réellement ou ce qu’elle nous permet d’éviter. Deux questions simples peuvent nous aider à faire ce basculement mental.


📝 Exercice : Explorer le bénéfice et l’inconfort

1️⃣ Identifiez une tâche que vous procrastinez régulièrement.
2️⃣ Posez-vous ces deux questions clés :

  • Quel bénéfice vais-je tirer en la faisant ? (À court et long terme)
  • Quel inconfort vais-je éviter en la faisant maintenant ?

📌 Exemples :
« Il faut que je fasse mes impôts sinon j’aurai une amende. »
« Je veux faire ma déclaration maintenant pour être tranquille et éviter le stress de dernière minute. »

« Je dois finir ce dossier. »
« Je veux finir ce dossier maintenant pour pouvoir me détendre ce week-end sans culpabilité. »


📝 Exercice pratique : Reformuler pour reprendre le contrôle

Prenez une feuille et notez trois tâches que vous repoussez depuis trop longtemps.
Reformulez chacune d’elles en remplaçant « Il faut » ou « Je dois » par « Je veux » ou « J’ai envie de ».

📌 Exemples :
« Il faut que je fasse du sport. »
« J’ai envie de faire du sport pour me sentir mieux après. »

« Je dois avancer sur ce dossier sinon je vais être en retard. »
« Je veux avancer sur ce dossier pour être plus serein demain. »

Observez ce qui change dans votre état d’esprit et votre motivation.


Conclusion : vous savez quoi faire… Mais allez-vous le faire ?

Maintenant que vous avez toutes les clés pour comprendre votre procrastination, une nouvelle question se pose :

Que faites-vous de ces connaissances ?

Car si vous avez déjà essayé de changer vos habitudes, vous savez que comprendre ne suffit pas. Le vrai défi, c’est d’appliquer ces principes au quotidien, sans retomber dans l’évitement ou la frustration.

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💡 L.I.B.R.E. est une approche que j’ai développée au fil de mon expérience en coaching, en combinant observation, expérimentation et structuration des meilleures stratégies d’alignement à l’action. Mon objectif avec cette méthode est de vous offrir un cadre clair et efficace pour avancer en confiance, en respectant votre propre rythme et vos valeurs.

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