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Rêve d'extérieur pendant le confinement

Je pense tout d’abord qu’il est inutile de revenir sur le respect des mesures de confinement. Quoi qu’on pense de l’approche choisie par notre gouvernement, aujourd’hui nous n’avons pas le choix que de suivre. Les quantités de masques sont insuffisantes, les tests le sont tout autant. La direction empruntée semble loin de faire l’unanimité et diffère de beaucoup de celle des pays qui ont su endiguer l’épidémie. Quoi qu’il en soit, le confinement n’est pas contesté ici, bien au contraire. Les décisionnaires devront rendre compte de leurs actes mais en attendant, c’est ce que nous avons de mieux dans le contexte actuel pour préserver notre santé. Ceci peut déjà être un élément de nature à le rendre plus doux : c’est juste et ça a du sens.

Cependant, au delà de cette réflexion, peut subsister chez certains, et c’est bien naturel, une réticence à abandonner des habitudes de vie et à renoncer à certaines de nos libertés. Le confinement et le contexte de pandémie du coronavirus nous confrontent à la solitude et à l’angoisse de mort. Alors comment bien vivre cette période ? Je vous donne quelques éléments à prendre en compte pour ne pas se sentir comme un animal en cage et vivre cela le plus sereinement possible.

Loin de moi l’idée de vous dire quoi faire. Je n’ai pas une solution clé en main qui va résoudre tous vos problèmes. Je partage avec vous mes réflexions en espérant qu’elles pourront alimenter les vôtres. Les injonctions ne sont pas à prendre au pied de la lettre. Il peut paraitre surprenant de s’entendre dire ça dans un contexte d’enfermement mais n’oubliez pas : vous êtes libres !

Cher lecteur, cet article est long d’environ 3900 mots.

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Ce qui pourrait être difficile dans le confinement

En tout premier lieu, voyons à quoi la situation nous expose. L’épidémie mondiale, les malades et les morts annoncés, les mesures prises pour endiguer le virus, tout ceci crée quelque chose qui n’est pas forcément neutre sur notre psychisme. En fonction de notre sensibilité, et bien que nous soyons sains d’esprit, nous pourrions observer des angoisses, des troubles du sommeil, un sentiment d’anxiété permanent, des troubles de l’humeur, de l’hypocondrie et peut-être des TOC ou en tout cas des comportements inhabituels en lien avec des émotions trop difficiles à gérer…

Les conséquences assez larges du confinement sur nos vies futures peuvent aussi être source d’anxiété. Perte de revenus, voire perte d’activité, perte de clientèle ou de marchés pour les entrepreneurs ou les indépendants, dégradation du niveau de vie, etc. Des tensions familiales nouvelles ou exacerbées qui bouleversent l’équilibre relationnel.

Tout ceci peut avoir des conséquences sur notre bien être et sur nos relations. Certains individus déjà sensibles pourraient en réalité avoir paradoxalement plus de ressources que d’autres qui affronteraient ces difficultés pour la première fois. Beaucoup d’hypersensibles par exemple n’ont pas attendu le coronavirus pour commencer à avoir peur de la fin du monde. Certains ont déjà mis en place des choses pratiques pour gérer leur stress et leurs pensées. 

Structurer son temps dans le confinement

Tout comme le besoin d’interactions humaines, il s’agit d’un de nos besoins psychologiques les plus fondamentaux. Nous avons besoin de structurer, d’organiser notre temps. En période de confinement, il est plus que jamais important de garder ou de reprendre du pouvoir sur soi. Une des sources de pouvoir vient de la structuration du temps, c’est à dire de la manière dont on organise nos activités et nos interactions. Et il est important de ne pas la négliger.

Nos rythmes et nos habitudes vont être amenés à changer. Et c’est d’autant plus vrai si on est coupé de son activité professionnelle. Mais ne laissez pas le temps vous mener par le bout du nez. Gardez des repères tout au long de la journée : lever, repas, coucher, etc. Si votre réveil ne sonne pas pour aller au travail, prenez le rythme qui vous convient mais créez de la régularité. Si vous avez tendance à être anxieux, votre cerveau vous dira merci. Les applaudissements à 20h chaque jour des personnels soignants peuvent aussi participer à cet équilibre.

Chercher le sens dans l’action

Tout en restant dans le champ des possibles, faites des choses que vous aimez. Vous nourrirez ainsi vos besoins profonds, vos aspirations. Viktor Franckl, professeur autrichien de neurologie et de psychiatrie déporté à Auschwitz pendant la deuxième guerre mondiale, a beaucoup travaillé autour du sens de la vie. Il s’est rendu compte dans les camps que les plus forts physiquement n’étaient pas forcément ceux qui survivaient le mieux. Ceux qui questionnaient le sens de leur existence et qui se projetaient dans le futur avaient en réalité beaucoup plus de chance de s’en sortir.

Quoi que vous fassiez, accordez de la valeur aux choses qui ont du sens pour vous. Bien souvent, la quête de sens mène à une plus grande connexion aux autres : l’entraide, la transmission, la compréhension et le respect du vivant, etc. Il y a de fortes chances que votre quête de sens vous pousse à aider vos semblables, à créer quelque chose de nouveau dans ce contexte si particulier, à modifier votre rapport aux autres et au monde. Ne vous privez pas de cette chance.

Méditer pendant le confinement

Vous avez le droit également de mettre votre temps à profit pour ne rien faire du tout. Méditer semble parfois un bien grand mot. On peut facilement s’imaginer que c’est une activité très technique qui demande de la rigueur, de la patience, de l’abnégation et des efforts. Rien n’est plus faux selon moi. On peut méditer en se laissant simplement hypnotiser par la danse des flammes dans la cheminée ou en regardant passer les nuages allongé dans l’herbe. Le pire, à mon humble avis, serait d’en attendre des résultats et de se fustiger de ne pas y arriver.

Il n’y a rien à faire, rien à attendre, juste à être. C’est précisément ce qui manque à nos vies, à notre civilisation. Nous avons érigé le Faire puis l’Avoir en symboles de réussite. Plus que jamais nous avons besoin de rééquilibrer nos existences et notre rapport au monde. Plus que jamais, nous avons besoin de ra – len – tir, de mettre en pause le mouvement pour nous reconnecter à l’essentiel. Nous avons certainement tous des leçons à tirer de ce qui se passe maintenant. A des échelles planétaires, internationales, mais aussi individuelles.

Un des axes les plus évidents de la relaxation et de la méditation, est la prise de conscience de la respiration. La respiration diaphragmatique ou la cohérence cardiaque dont je ne cesse de parler sont de bonnes bases. Observer simplement sa respiration est également une manière d’entrer en lien avec soi et de se reconnecter à son corps pour sortir de ses pensées.

Renoncer à notre toute puissance

Ce qui nous tue, c’est de croire que l’on peut tout. Combien de fois vous êtes-vous dit « J’aurais dû… » , ou « Je devrais pouvoir… » ? Ceci témoigne de notre capacité à croire que nous devrions être capable de tout. Ce sont des résidus de notre fantasme de toute puissance, de la pensée magique qui, enfant, nous laissait croire qu’il nous suffisait de penser au sein pour qu’il apparaisse. Notre volonté de toute puissance nous pousse à nier certaines réalités, comme la mort, mais aussi la responsabilité inhérente à notre liberté ou encore notre dépendance au vivant.

Car nous sommes dépendants des plantes. Et plus largement, nous sommes soumis aux lois de la nature. Vous pouvez retourner le problème dans tous les sens, vous parviendrez toujours à la même conclusion. Les seuls êtres capables de convertir la lumière du soleil en nourriture, ce sont les plantes. Ce que nous vivons actuellement est juste une toute petite piqure de rappel : nous ne sommes rien. Mais notre volonté de toute puissance nous pousse à croire que nous nous sommes hissés au sommet d’une hierarchie du vivant et que nous avons tous les droits sur lui.

Et reprendre nos responsabilités

Notre temps de confinement devrait nous aider à reconsidérer le monde avec humilité. A nous rappeler que nous sommes bel et bien mortels, que nous ne sommes pas tout puissants et que nous avons une responsabilité envers le vivant et la planète. Vous allez me dire, comment ça nous aide ça ? Eh bien tout simplement parce que donner du sens aux évènements permet de mieux les accepter. Alors acceptons humblement ce confinement en y voyant une opportunité de repentir plutôt qu’une privation de liberté.

En Chine, au moment où j’écris ces lignes, la vie a déjà repris son cours, les gens sont de nouveau entassés les uns sur les autres dans une course effrénée, après quoi ? La prise de conscience n’a pas eu lieu. Les spécialistes sont convaincus qu’une deuxième vague est inévitable.

Accepter l’incertitude

Un des premiers corollaires du renoncement à la toute puissance c’est l’acceptation de l’incertitude. Nous ne savons pas ce qui va arriver. Comme j’en ai déjà parlé, nul ne peut prédire l’avenir. Nous pouvons tout juste émettre des hypothèses et nous en remettre au temps pour éloigner les doutes. « Je serai peut-être malade, je le suis peut-être déjà sans le savoir. » Voici le genre de pensées qui peuvent nous traverser et auxquelles il vaut mieux ne pas s’attacher. Le doute est salvateur si on le laisse pour ce qu’il est : du doute. Les problèmes commencent quand on s’attache à une hypothèse plutôt qu’à une autre, surtout quand elle nous est défavorable. Nous pouvons subir le doute, ou bien l’accepter, ce qui est quand même plus doux.

Il y a une chose qui est certaine et à laquelle on peut s’accrocher, c’est que tout a une fin. Lorsqu’on traverse une crise d’angoisse, il est bon de se rappeler qu’elle est toujours limitée dans la durée et en intensité. C’est pareil pour le confinement. Un jour, il va se terminer. Le nombre de cas recensés va diminuer progressivement comme c’est déjà le cas dans d’autres pays et les mesures prises pour endiguer la propagation vont être révoquées. La variable dans laquelle persiste du doute, c’est la durée. En acceptant de ne pas savoir vous vous concentrerez davantage sur le concret du quotidien. Nous savons que c’est là, nous savons quoi faire pour limiter les risques, et nous faisons de notre mieux, ressasser des pensées ne changera rien de plus.

Poser un regard nouveau sur les choses

Notre rapport au temps devrait changer. Mais nous pouvons également changer nombre de nos habitudes en conscience. Nous allons avoir le loisir de prendre conscience et de modifier notre alimentation. Que ce soit sur le plan de la quantité ou sur celui de la qualité. Jusque là, les médias laissent penser que le virus aurait été transmis à l’homme alors qu’il consommait des animaux morts. Lorsqu’on s’interroge sur la consommation de viande, on constate rapidement qu’elle est une des premières causes à la fois de pollution et de menace de la biodiversité dans le monde. Manger, consommer, en conscience, voilà un enjeu intéressant, tant pour l’écologie globale que pour notre propre santé.

Activer son corps

Notre corps a besoin d’exercice physique pour fonctionner normalement. Au cours des semaines à venir, nous allons pouvoir mettre à profit notre temps et notre relative liberté de déplacement pour mettre notre corps en mouvement. Les bienfaits sont nombreux, ce n’est plus à prouver, y compris sur le mental et la santé psychique. Faites du sport, vous ne vous en porterez que mieux. Le jardinage permet de concilier l’activité physique à l’air libre et un mode de vie sain et écoresponsable. C’est aussi un acte politique qui favorise l’autonomie. Le printemps est là, pensez-y.

Kokopelli est une association qui lutte contre l’appropriation du vivant, vous pouvez commander vos graines en ligne et soutenir une grande cause.

Prendre du recul sur l’actualité

Prendre du recul sur l’actualité et sortir de la boulimie d’informations qui nous étouffe. Journaux télévisés ou papier, mais aussi et surtout réseaux sociaux, nous sommes saturés d’informations potentiellement anxiogènes. Si vous avez déjà expérimenté la diète médiatique, vous savez que vous ne manquez rien. Les contacts étant plus restreints, on peut comprendre que la télévision puisse être un moyen de rester connecté au monde. Mais c’est un leurre. La surinformation nous isole davantage dans notre angoisse et nous coupe de nous-même. Il est tout à fait possible de s’informer sans excès, cela offre plus de temps de qualité pour les interactions humaines.

Se relier à l’histoire

Nous savons que les 15 jours annoncés sont sous évalués et qu’il s’agirait plus vraisemblablement de 45 jours, ou plus. Ce n’est rien. L’histoire nous apporte parfois des réponses. Et il existe quelques personnalités inspirantes dans ce contexte.

Nelson Mandela

Nelson Mandela est resté emprisonné pendant 27 ans. Il a toujours refusé les traitements de faveur et il a refusé d’être libéré sous des conditions qui l’obligeaient à renoncer à ses valeurs. Ainsi, il ne subissait pas mais faisait de son emprisonnement un choix. Alors que les conditions d’emprisonnement brisaient la volonté de ses co-détenus, la sienne se renforçait. Le célèbre poème Invictus de William Ernest Henley l’a accompagné et soutenu dans les moments les plus difficiles de son incarcération.

Dans les ténèbres qui m’enserrent,
Noires comme un puits où l’on se noie,
Je rends grâce à Dieu quel qu’il soit,
Pour mon âme invincible et fière.

Dans de cruelles circonstances,
Je n’ai ni gémi ni pleuré,
Sous les coups du hasard,
Ma tête saigne mais reste droite.

En ce lieu de colère et de pleurs,
Se profile l’ombre de la mort,
Et bien que les années menacent,
Je suis et je resterai sans peur.

Aussi étroit soit le chemin,
Nombreux les châtiments infâmes,
Je suis le maître de mon destin,
Je suis le capitaine de mon âme.

Faites de votre confinement un choix. Si vous luttez contre, vous risquez d’entrer dans une dépense d’énergie psychique incroyable et vaine. N’oubliez pas que nous sommes responsables de nos pensées et que nous pouvons les choisir. Nous pouvons tout du moins nous repositionner en conscience face à des pensées négatives qui cherchent à nous attirer dans les « ténèbres ».

Bobby Sands

Bobby Sands était un nationaliste irlandais et député à la Chambre des Communes du Royaume-Uni. Membre de l’IRA, il avait été condamné pour possession d’arme. Son combat politique aurait pu prendre fin avec son enfermement. Mais tel n’a pas été le cas. Traité comme un criminel de droit commun, il a revendiqué parmi d’autres détenus un statut de prisonnier politique. Refus de porter l’uniforme de la prison, grève de l’hygiène puis grève de la faim étaient leurs moyens d’actions. Bobby Sands est mort de faim après être resté 66 jours sans manger.

La posture de Margaret Thatcher, qui avait toujours refusé de céder aux demandes des détenus, a choqué y compris les esprits des nationalistes opposés à l’IRA. A la suite de Bobby Sands, 9 autres hommes se sont laissés mourir de faim pour faire entendre leur voix.

Ils n’ont rien dans leur arsenal impérial tout entier qui puisse briser l’esprit d’un Irlandais si celui-ci ne veut pas être brisé

N’en déplaise aux irlandais, ils n’ont pas le monopole de la tête dure. Quoi qu’il en soit, Bobby Sands est parvenu à transcender son enfermement en lui donnant un sens dans la continuité de sa lutte. Il ne luttait pas contre son incarcération mais à travers son incarcération. Quel sens pourriez-vous donner à votre confinement ? Comme j’en ai parlé brièvement plus haut, Viktor Frankl estimait que le sens qu’on donne à l’existence est une ressource précieuse qui permet de supporter à peu près tous les maux. Et, chose importante, il pensait que le sens ne se manifeste pas forcément dans ce qu’on fait mais aussi dans notre dignité.

Socrate

Socrate était un philosophe de la Grèce Antique. Le coaching n’a rien inventé car le questionnement lui permettait déjà de faire avancer les gens dans leurs réflexions : Socrate n’enseignait pas, il questionnait. Il fut accusé de ne pas reconnaitre les dieux et de corrompre la jeunesse. A son procès, les juges le condamnèrent majoritairement et lui demandèrent ainsi qu’à son accusateur de proposer une peine. Son accusateur demanda la mort, Socrate demanda à être reconnu comme un grand bienfaiteur et à recevoir les honneurs réservés aux citoyens les plus méritants. Ce fut donc la mort.

Dans le mois qui suivi son procès, et avant de boire la cigüe, Socrate fut emprisonné. Il pouvait recevoir la visite des ses amis et l’un d’entre eux, c’est du moins ce que relate Platon dans Le Criton, lui proposa de s’évader. Socrate refusa, invoquant le fait que ce qui devait être fait, la morale, la justice de la cité étaient plus importants que son propre sort. Socrate a accepté sa réclusion mais aussi l’idée de sa propre mort au nom du collectif. Il estimait que s’il avait trouvé les lois injustes, il avait la responsabilité d’agir avant pour les changer ou à défaut de quitter la cité pour en trouver une plus juste.

Notre contribution au collectif dans le contexte qui nous préoccupe aujourd’hui consiste aussi à demeurer captif, d’une certaine manière. La différence notable entre Socrate et nous est qu’il était condamné à mort. Sa posture a fait de la philosophie une recherche d’acceptation, d’apprentissage de la mort. Nous pouvons aussi suivre ce chemin, en gardant à l’esprit qu’aujourd’hui, rester chez soi sauve des vies.

Et les autres…

Hacker australien, fondateur de Wikileaks, Julian Assange a vécu 7 ans dans un espace confiné de l’ambassade d’Equateur à Londres. Surveillé en permanence par la police anglaise et par la CIA, son confinement volontaire lui permettait d’éviter une extradition aux Etats-Unis où il risquait 175 ans de prison. Vous c’est potentiellement la mort que vous évitez. Oscar Wilde, Verlaine et bien d’autres que j’oublie, sont passés par la case prison. Les moines et les ascètes font le choix du confinement, vous pouvez le faire aussi.

En se reliant à ces gens par la pensée, en prenant le temps de se connecter à leur expérience, on peut relativiser notre enfermement quant à ses conditions et ses modalités. On peut aussi le considérer d’une manière qui nous aide à nous relier à nos forces et à nos ressources plutôt qu’à succomber à un sentiment d’impuissance et à la négativité.

Avoir un autre rapport aux autres pendant le confinement

Si notre capacité d’imagination et notre empathie nous permettent de nous relier à des inconnus à travers l’espace et le temps, elles peuvent aussi nous aider à modifier nos relations aux autres. L’Amour, avec un grand A, est sans doute ce qui peut nous aider le mieux à traverser cette épreuve. Il ne s’agit pas là du sentiment amoureux mais de l’Amour universel, celui qui consiste à accueillir l’Autre pleinement pour ce qu’il est, sans condition. L’Amour est du don de soi. Accepter de rester confiné au nom du collectif est une forme d’amour dont nous avons bien besoin. Les élans de générosité et de solidarité qui s’installent en sont également de beaux témoignages. Mais il est parfois plus facile d’aimer le lointain que le proche.

Le confinement peut facilement devenir un lieu d’exaspérations, d’attentes insatisfaites et donc de reproches, de colères, etc. Quoi que vous disiez ou fassiez, demandez-vous comment ça rend la vie de l’autre plus belle. Il ne s’agit pas de chercher à combler les attentes de l’autre, car nous sommes tous responsables de notre bien-être et de formuler les demandes qui nous permettront de nourrir nos besoins. Mais il s’agit tout simplement d’entretenir la bienveillance dans les relations.

Comment faire concrètement ?

Les désaccords sont tout à fait normaux mais il n’y a pas qu’une seule façon de les vivre. Il y a une petite chose que vous pouvez garder à l’esprit pour vous aider à conserver votre self control : l’autre n’agit jamais contre vous mais toujours pour lui. Tout comme vous.

Lorsque l’émotion est trop forte et que la discussion n’est plus apaisée, mieux vaut l’interrompre et changer de pièce. Il n’est jamais trop tard pour revenir sur une conversation mais à condition de l’aborder sous un autre angle. C’est à dire de ne plus rester aux niveaux des arguments mais de communiquer sur ce qu’il s’est passé entre vous et votre interlocuteur. En communiquant sur vos émotions, vos ressentis, ou ceux de l’autre, la qualité de votre communication devrait s’en trouver grandement améliorée. C’est un sujet à part entière et pour en savoir plus, vous pouvez lire Mieux communiquer grâce à la CNV. Ou bien Mieux comprendre les tensions relationnelles grâce au triangle dramatique. Ou encore : Expression authentique de soi, notre contribution au Monde.

Ne pas rester seul dans son confinement

Cela peut sembler paradoxal mais une de nos priorités pendant notre confinement est de ne pas rester seul. Quand je dis ne pas rester seul, je ne veux pas dire partager un lieu de vie ou même appeler des gens au téléphone. Je veux dire ne pas rester seul, confiné dans votre intériorité. Mettre des mots sur vos émotions, sur vos doutes, sur vos peurs et trouver chez vos proches une oreille attentive est probablement ce qui vous aidera le mieux à traverser les moments difficiles.

Plus vous serez en mesure de partager ce que vous vivez, vos pensées, vos ressentis, plus vous serez à même de prendre de la distance avec ce qui vous pose problème ou ce qui génère votre souffrance. Nous sommes des animaux sociaux, nous avons besoin des autres pour exister. Si vous restez seul, vous risquez d’auto-alimenter les réflexions, les angoisses et de ne pas parvenir à en sortir.

Comment faire quand on est seul ?

Si vous n’avez personne à qui vous confier, surtout pas de panique. Il existe des palliatifs. Tout d’abord, l’écriture est un outil puissant qui permet d’évacuer ce qui pourrait vous faire du mal si vous le gardiez à l’intérieur. Ecrire quotidiennement pourrait faire partie d’une bonne hygiène de vie. Les pages du matin par exemple, sont un exercice intéressant si vous voulez prendre du recul sur votre vie.

Ensuite, l’auto-empathie est la faculté d’accueillir ses émotions et de se reconnaitre à soi-même ses propres besoins. Cela demande de prendre un tout petit peu de temps pour se relier à soi. En observant ses sensations internes dans un premier temps. Et en essayant de nommer les sentiments dans un second temps. N’oubliez pas que parfois, être présent pour les autres est aussi un bon moyen de ne pas se faire happer par ses propres ruminations.

L’aide extérieure

Si les pensées ou les émotions deviennent trop envahissantes, si les difficultés relationnelles génèrent trop de souffrance, l’accompagnement par un professionnel n’est pas à exclure. Comme vous le savez, je propose moi-même des accompagnements à distance. J’offre en ce moment mon écoute gratuitement aux professionnels de santé qui en auraient besoin. Vous pouvez m’appeler ou m’écrire si vous me lisez et si vous en ressentez le besoin. Si vous ne souhaitez pas travailler avec moi, des psychanalystes ont la même démarche pour soutenir les personnels soignants. Vous pouvez également consulter ces recommandations des diverses institutions et notamment de l’OMS.

Ne cherchez pas à être fort à tout prix. La vraie force commence par l’acceptation de notre vulénrabilité. Nous sommes tous fragiles, sensibles, et c’est précisément ce qui fonde notre humanité. Ne nous le nions pas. Acceptons d’avoir besoin les uns des autres. Tâchons de rester solidaires et soutenants. Courage ! Bientôt, nous pourrons nous demander ce que cette épreuve nous aura appris.


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