Pour la plupart d’entre nous, nous avons appris depuis notre plus tendre enfance à « faire » pour « devenir ».
Jouer, apprendre, lire, écrire, réfléchir, faire attention, étudier, travailler, s’amuser, sortir, se marier, faire des enfants, conduire, se former, faire à manger, partir en vacances, faire du sport…
On commence par nous demander ce qu’on veut « faire » plus tard. On finit par étudier les sciences pour « être » médecin. Or, on n’ « est » pas intrinsèquement médecin, on « fait » médecin.
Ou ce qu’on veut.
Notre identité, à défaut d’être connectée à ce que nous sommes, se nourrit de nos comportements. Le « faire » se substitue à l’ « être » parce qu’on ne nous a tout simplement jamais enseigné à « être ». La conscience interne est occultée. La conscience externe occupe toute la place. Le vide est comblé par l’action. Nous devenons ce que nous faisons.
Combien de personnes alors se retrouvent à la retraite avec la désagréable sensation de n’ « être » plus rien, simplement parce qu’elles ont cessé de « faire » ce qu’elles faisaient ?
Combien de personnes, conscientes de ce phénomène, préparent soigneusement leur retraite en remplissant leur agenda d’activités multiples pour combler le vide et continuer à fuir leur intériorité en substituant le « faire » à l’ « être » ?
Combien de personnes en perte d’emploi traversent une crise identitaire et ne trouvent pas la place qu’ils « devraient » occuper parce qu’ils ne « font » plus ?
Combien de personnes s’acheminent doucement mais sûrement vers un burn-out ou une dépression parce que taisant les signaux que leur envoie leur corps, ils « font » plus que ce qu’il leur permet ou s’éloignent trop de leurs envies profondes ?
Le « faire », coupé de l’ « être », répond à des injonctions : « Il faut… », « Je dois… », des croyances dictées par notre intellect, un mode de pensée automatique qui, s’il n’est pas pondéré par nos émotions, a toute latitude pour agir et se substituer à nos envies profondes.
Mais alors, « être », c’est quoi ?
Ça consiste à prendre conscience de notre intériorité, nos sensations, nos émotions qui nous renseignent sur nos besoins et nos envies profondes et nous aident à prendre chaque décision. Pour vous aider à « Être » vous pouvez expérimenter la météo intérieure.
Il ne s’agit pas d’être davantage dans l’ « être » que dans le « faire », ce qui reviendrait à se couper de la vie d’une certaine manière, mais de faire co-exister l’ « être » et le « faire », de « faire » en conscience.
Le chaînon manquant entre les deux, le facilitateur, le pont entre l’ « être » et le « faire » pourrait être le « dire ».
Mettre des mots sur des émotions implique d’en affiner préalablement la conscience et donc d’ « être » connecté à son intériorité.
Exprimer une envie permet de la rendre concrète, d’annoncer au Monde ce que l’on « est » avant de « faire ». En outre, le « dire » permet de se confronter et prendre conscience d’éventuelles limites extérieures fixées par l’environnement ou l’entourage, une manière d’être déjà présent au Monde. A ce sujet, vous pouvez lire aussi : Expression authentique de soi : notre contribution au Monde !
Lorsque ce pont est rompu, lorsque le « faire » ne procède pas de l’ « être », lorsqu’il n’y a pas de congruence entre l’identité profonde et les comportements, entre l’intérieur et l’extérieur, lorsque l’intériorité est négligée, les émotions niées ou mal comprises, c’est la maladie, le « mal à dire », qui menace.
Il peut être intéressant alors de refaire circuler l’énergie dans ce sens :
Être : être présent à soi, connecté à son intériorité, à ses sensations internes, à ses émotions, à ses envies, les accepter toutes, accepter ce que l’on « est ».
Dire : exprimer ses émotions sans les subir, exprimer ses envies comme un préalable à action, prendre conscience et accepter les réactions qu’elles suscitent chez les autres.
Faire : agir conformément à ses envies et dans le respect des limites découvertes par le « dire ».
Pour une bonne circulation de votre énergie vitale, vous pouvez y repenser facilement : E.D.F.
Si vous souhaitez voir une autre manière d’appréhender les choses, vous pouvez aussi lire cet article : Faire – Dire – Être.