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Expression authentique de soiNombreuses sont les personnes qui éprouvent des difficultés à communiquer leurs émotions. Et pour cause : nous n’avons jamais appris à le faire ! L’Ecole ou l’Entreprise, de manière générale, ne s’attardent guère sur la question. La société occidentale valorise davantage le cognitif à l’émotionnel. Nos proches nous donnent parfois des conseils pour agir, plus rarement des conseils d’expression authentique de soi. Le Faire avant le Dire.

Quant à l’Etre, on préfère le plus souvent le méconnaître (Cf. Être – Dire – Faire).

Parmi les personnes qui se mésestiment, il peut s’en trouver qui refusent l’idée même d’accéder à plus de bien-être. Et c’est bien normal, puisqu’elles pensent qu’elles ne le méritent pas. C’est pourquoi outre les bienfaits que l’on peut tirer de l’expression authentique pour soi-même, je vous propose ici de l’envisager sous un angle différent en la pensant comme une nécessaire contribution au Monde.

« Expression authentique de soi », qu’est-ce que c’est ?

Commençons par le commencement. L’expression authentique de soi consiste à mettre des mots sur ce qui se passe à l’intérieur de nous. En d’autres termes, ce pourrait être la description de notre paysage intérieur, à un instant t, à destination des autres. Le processus même de cette expression a plusieurs vertus importantes pour soi-même. D’une part, il permet d’apaiser les émotions, d’autre part, il permet de reprendre du pouvoir sur elles et sur le Monde.

Apaiser les émotions

Afin de pouvoir s’exprimer, il est d’abord nécessaire de prendre conscience de ce qui nous habite. Ensuite en mettant des mots sur ces phénomènes, nous pouvons agir dessus. Nommer, c’est faire exister. Dès lors qu’une émotion peut être nommée, c’est qu’elle a été reconnue. Les émotions transportent des messages émis par notre inconscient à travers notre corps. Sitôt qu’une émotion a été reconnue et qu’elle a été nommée par notre esprit conscient, on pourrait dire qu’elle sait, en sa qualité de messagère, qu’elle est arrivée à bonne destination. Elle peut alors commencer à s’apaiser car le plus dur de son travail est accompli.

Je me suis déjà pas mal exprimé sur le sujet. Vous pouvez notamment lire cet article : La météo intérieure, ou comment renouer avec ses émotions.

Dire c’est cesser de subir

En prenant l’habitude de mettre des mots sur nos émotions, nous augmentons la connaissance de nous-même. Peu à peu, nous prenons conscience que nos émotions sont les indicateurs de la satisfaction de nos besoins. Ce faisant, nous reprenons la responsabilité de nos émotions. Les évènements, les situations, les gens qui nous entourent ne sont pas responsables de nos émotions puisque c’est la manière dont nos besoins (nos valeurs) sont nourris qui en est à l’origine.

Par exemple : Ce n’est pas parce que tu cries que je suis en colère, c’est parce que mon besoin de respect n’est pas nourri dans cette situation.

Aussi inconfortable que cela puisse paraitre au début, cette responsabilité est une excellente nouvelle. Car qui dit responsabilité dit pouvoir. (A ce sujet, vous pouvez lire : Subir ou accepter, le choix qui change tout)Les autres n’ont pas le pouvoir de provoquer nos émotions, nous ne dépendons donc pas de leur bon vouloir pour être heureux. En revanche, nous pouvons leur formuler des demandes pour nous aider à nous rendre la vie plus belle.

Par exemple : Est-ce que tu serais d’accord pour qu’on reporte cette conversation à un moment où nous serons tous les deux plus calmes ?

L’expression authentique de soi est la première étape de notre influence sur le Monde en ce qu’elle nous permet d’affirmer notre existence, de prendre notre place, d’exercer notre droit de ressentir ce que nous ressentons. Comment pourrions-nous contribuer efficacement au Monde si nous ne nous reconnaissons pas nous-même dans notre existence ?

Dire c’est offrir à l’autre

En exprimant ce qui se passe en nous, nous offrons aux autres notre vision du Monde, notre perception des événements. Nous leur permettons de considérer des faits sous un angle nouveau. Il peuvent ainsi enrichir leur carte du Monde et bénéficier d’un choix plus large dans sa compréhension.

Vous allez me dire que, parfois, les autres se fichent bien de savoir ce qu’on pense ou ce qu’on ressent. C’est possible, et alors ? Peut-être se fichent-ils aussi du Soleil. Pourtant ils ne peuvent pas le nier puisqu’ils le voient, puisqu’ils sentent sa chaleur, etc. Puisque vous faites partie de ce Monde, vous avez la responsabilité d’y prendre votre place. Priver les autres de ce que vous êtes, et donc de ce que vous ressentez, reviendrait à les amputer d’un sens. Soyez un Soleil, soyez la pluie, soyez le vent…

Vous savez sans doute que les gens qui vous entourent apprennent en permanence, le plus souvent à leur insu, non de ce que vous faites ou de ce que vous savez, mais de ce que vous êtes. Nous sommes des êtres relationnels et ce sont nos interactions avec les autres qui nous font grandir. Au même titre qu’un Soleil ne luit pas, ou ne disparaît pas derrière l’horizon pour lui-même, votre paysage intérieur mérite d’être partagé. 

Et si nos émotions ne nous appartenaient pas ?

Nos émotions n’appartiennent pas qu’à nous. Bien sûr, elles nous sont d’abord destinées (au fait, en sommes-nous certains ?). Mais gardons à l’esprit que nous sommes des êtres interdépendants. Nous ne pouvons vivre seul. La science a démontré que sans interaction, un individu ne peut se développer normalement et finit par mourir. Notre fonction d’être vivant est de contribuer à la survie et à l’amélioration de notre espèce. Or, le partage de nos expériences intérieures est une forme d’aboutissement de la communication humaine.

L’expression authentique de chacun est un formidable terreau de ressources partagées, de créativité, de sens que l’on donne à nos vies. En gardant pour nous seul notre intériorité, nous faisons d’une certaine manière de la rétention d’information. Notre individualité ne profite alors pas pleinement aux autres et la diversité ne remplit plus aussi bien son rôle.

Nous taire pour nous préserver ?

Il peut nous arriver de ne rien dire pour nous préserver. Mais nous préserver de quoi ?
Du jugement ? Le plus souvent, nous fantasmons le jugement. Il suffit de répéter l’expérience de l’expression pour réaliser que les gens ne nous jugent pas pour ça. Et quand bien même ils le feraient, souvenez-vous, leurs émotions leur appartiennent, leurs pensées aussi, ils en sont responsables…
D’un conflit ? S’il est des conflits qui finissent mal, les petits désaccords de l’existence n’ont pas tous une fin funeste ! Que risquons-nous vraiment à ne pas être d’accord ? Et dans un autre registre, que risquerions à partager nos joies, nos émotions agréables ?  

Nous taire pour préserver les autres ?

Il peut nous arriver de nous taire pour préserver les autres. Mais les préserver de quoi ? De la peine ? De la frustration ? En réalité, à chaque fois que nous nous taisons, nous empêchons les autres d’assumer la responsabilité de leurs émotions. Nous les empêchons (toutes proportions gardées) d’apprendre et de devenir meilleurs. Qui espèrerions-nous être en continuant ainsi ? Notre rôle n’est pas de prendre les émotions des autres en charge. Ca serait plutôt de les aider à les verbaliser pour qu’ils puissent les vivre pleinement afin d’en comprendre le message.
Partager son intériorité, c’est aussi inviter les autres à le faire et donc à nourrir un cercle vertueux qui profite à tous.

Expression authentique de soi ne signifie pas perfection

Il n’est pas indispensable d’avoir les mots exacts avant de s’exprimer. Tout d’abord parce qu’à attendre la perfection, on se prive de toutes les opportunités d’apprendre. La meilleure façon d’apprendre est de se tromper. On ne peut pas progresser si on ne fait pas d’erreur.

Ensuite parce c’est souvent quand les mots sortent qu’on peut réaliser ce qu’ils ont d’imprécis ou d’incomplet et qu’on peut les rectifier pour clarifier sa pensée. Le retour et les réactions de nos interlocuteurs sont alors d’une grande aide. Ce sont eux qui nous disent (ou qui nous font comprendre) ce qu’ils ont besoin de comprendre.

Et enfin parce que nos émotions changent en permanence dès lors qu’on les observe. Ce qui était vrai il y a quelques minutes ne le sera donc plus tout à fait sitôt qu’on l’aura verbalisé. Et c’est tant mieux !

Bref, notre qualité d’être sensible nous confère la faculté d’Être et le devoir de le Dire. Commençons doucement : que suscite en vous la lecture de cet article ? 😉

Partagez-le si vous pensez qu’il peut être utile à quelqu’un…


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